Marchés locaux relativement bien approvisionnés malgré une situation sécuritaire préoccupante, avec des flux transfrontaliers assez faibles de produits


Elle a été conjointement mise en œuvre par des représentants des structures étatiques (SE-CNSA, DGESS-MAAH, DGPV, DGPER, SONAGESS, DGESS-MRAH, SP-CVEL, SP-CONASUR, SP-PAM et DGEVCC), des projets et programmes de développement (PRAPS-BF et P1P2RS), de la Croix Rouge, de la Société civile (CIC-B) et des Systèmes des Nations Unies (FAO et PAM), membres du dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires. Au cours de ce suivi, les appréciations ont porté sur les disponibilités, les prix, les stocks, les flux en fonction des dynamiques de l’offre et de la demande, les difficultés dans la chaine de commercialisation, la situation alimentaire et les perspectives.
Pour parvenir aux résultats, les équipes ont fait plusieurs rencontres avec les acteurs des marchés au cours desquelles elles ont organisé des focus groups et des entretiens individuels avec les acteurs/trices concerné(e)s. Les fiches renseignées par les enquêteurs/trices des SIM ont été analysées. Au total quarante (40) marchés de référence dont quatorze (14) marchés à bétail et vingt-six (26) marchés céréaliers ont fait l’objet du suivi. Les équipes ont eu également des entretiens avec les directions déconcentrées de l’Etat (agriculture, environnement, action humanitaire et élevage) ainsi qu’avec les agents des postes de contrôles phytosanitaires et vétérinaires au niveau des frontières.
Des visites de quelques sites maraichers et des focus groups avec des producteurs maraichers ont été également réalisés. En outre, les équipes ont eu des entretiens avec quelques groupements d’éleveurs, de vendeurs et d’acheteurs de bétail ainsi que des organisations paysannes.

Comment se comportent les marchés locaux ?
Des résultats de la première mission conjointe sur le terrain, quelques contacts sont à observer :
• une baisse du niveau d’approvisionnement des marchés en céréales par rapport à l’an passé ;
• une augmentation des délais de livraison des céréales depuis les zones de collecte en raison du mauvais état des routes et de la multiplication des postes de contrôle pour des questions sécuritaires ;
• une insécurité sur les axes de commercialisation et baisse importante de la fréquentation des acheteurs étrangers ;
• des approvisionnements caractérisés par une présentation remarquable des jeunes bovins de 1 à 3 ans, sur certains marchés ;
• un départ précoce en transhumance des animaux dans la région de la Boucle du Mouhoun vers les Hauts-Bassins, la Côte d’Ivoire et le Ghana ;
• une hausse de la demande en céréales par rapport à l’an dernier à la même période relevée sur le marché de Boromo ;
• des stocks commerçants en céréales dominées par le mil sur les marchés de la Boucle du Mouhoun et du Sahel ; par le sorgho au Centre-Nord et par le maïs dans les autres régions ;
• une intermittence dans la tenue des jours de marché voir inexistence de tenue depuis plusieurs semaines des marchés situés dans la zone des trois frontières (Mali-Burkina-Niger) ;
• des difficultés à intégrer les PDI hommes dans les activités de production de saison sèche au Nord ;
• une augmentation dans l’utilisation du gaz butane par certains producteurs maraîchers de la région du Nord comme source d’énergie pour alimenter les motopompes pour des raisons économiques ;
• des mauvaises conditions d’accessibilité aux pâturages dans les zones d’insécurité et tendance à l’augmentation de la charge animale sur des espaces réduits ;
• une animation plus importante des marchés à bétail du Sahel accessibles liée à une hausse de l’offre d’animaux par les PDI et les ménages non déplacées du fait de l’insécurité grandissante.

Quelques recommandations de la mission
A l’endroit du Ministère en charge des ressources animales et halieutiques et ses partenaires
• améliorer la fonctionnalité des marchés à bétail à travers le renforcement de leurs infrastructures d’accompagnement (forages, éclairages, pistes d’accès,….) ;
• renforcer le plaidoyer auprès des autorités décentralisées pour une meilleure prise en compte des besoins spécifiques de l’élevage dans l’aménagement du territoire ;
• mettre en œuvre une enquête de profilage des éleveurs déplacés internes, en vue d’évaluer les pertes en moyens d’existence et d’actifs liés à l’élevage.

A l’endroit du Ministère de la femme de la solidarité nationale et de l’action humanitaire et ses partenaires
• poursuivre la prise en charge des PDI et leurs hôtes.

A l’endroit du gouvernement
• poursuivre les plaidoyers pour réduire les tracasseries routières ;
• sensibiliser et former les commerçants à la commercialisation des produits agricoles au prix plancher au Kg ;
• développer des actions de mise en liaison des commerçants de bétail et des acheteurs internationaux à travers des rencontres Be to Be.

Vous trouverez ci-après le rapport général pour plus de détails sur les résultats de la mission : https://bit.ly/2U095vX

Source : SAP/DGESS/MAAH, Suivi et évaluation des marchés et de la situation alimentaire en février 2020

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